L’exercice organisé par le Sepci-Aem et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), avec l’appui du projet de soutien à la Stratégie maritime intégrée pour l’Afrique de l’Ouest (Swaims), a été financé par l’Union européenne (Ue).
A bord du navire militaire français « La Somme », des agents d’application de la loi, notamment neuf magistrats, un gendarme, un policier et un représentant du Secrétariat permanant du comité interministériel de l’action de l’Etat en mer (Sepci-Aem), ont pris part à un exercice pratique de renforcement des capacités les 7 et 8 novembre. Celui-ci a consisté en une traversée entre le Ghana (port de Tema) et la Côte d’Ivoire.
Au cours de ce déplacement de 24 heures, les participants ont été soumis à des exercices de contrôle et de procédures d’intervention relatifs à la lutte contre la piraterie maritime. Ils ont été « au cœur des réalités de la scène de crime et des conditions de vie et de travail des marins », comme l’a confié hier, Diakité Mamadou, avocat général au parquet général, près la Cour d’appel d’Abidjan, de retour à la base navale du Plateau.
C’est un exercice qui a été organisé par le Sepci-Aem et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc) avec l’appui du projet de soutien à la Stratégie maritime intégrée pour l’Afrique de l’Ouest (Swaims), et financé par l’Union européenne (Ue).
Aussitôt de retour, la délégation s’est rendue à la Primature (au Plateau) où, en présence de plusieurs structures, le ministère de la Justice, la Primature, la Cedeao, le Port autonome d’Abidjan, la Douane, l’Ambassade de France en Côte d’Ivoire, une conférence de presse a eu lieu. Cet exercice intervient à la suite du procès fictif sur la piraterie maritime organisé à Abidjan en juin dernier.
L’idée, pour les organisateurs étant de renforcer les capacités juridiques des agents d’application de la loi dans le secteur maritime qui représente plus de 90% des échanges dans le monde, et de leur permettre de faire efficacement face aux menaces qui pèsent sur ce secteur : trafic de drogue, trafic illégal d’armes, actes de piraterie et de vol à main armée, passagers clandestins, soutage illicite, pêche illégale non déclarée et non réglementée, déversement de déchets toxiques, etc. Le Golfe de Guinée n’échappe pas à ces menaces.
Le 4 novembre dernier, un navire battant pavillon grec a été attaqué au matin dans les eaux togolaises par des individus armés. L’attaque a fait un blessé et quatre personnes prises en otages, selon rfi.fr. Aujourd’hui, soutient Abroulaye Fofana, au Secrétariat permanant du comité interministériel de l’action de l’Etat en mer, cette région « est perçue comme la plus dangereuse au monde », où « ¾ des incidents » s’y déroulent. Il y a urgence pour les administrations, mais également les Etats de conjuguer leurs efforts pour mettre fin à cette situation, estime-t-il.
Une situation que partagent Siri Bjune et Hadrien Maillard, respectivement programm officer à l’Onudc et chef de section à l’Ue. Ils estiment qu’il est nécessaire de punir les infractions, ce qui n’est pas forcément le cas en raison des législations qui ne sont pas toujours adaptées dans les pays. La Côte d’Ivoire, dans ce secteur, a fait d’énormes avancées.
Les statistiques du Bureau maritime international (Bmi) montrent que les actes de piraterie dans le Golfe de Guinée ont dépassé ceux commis dans le très surveillé bassin somalien. 966 marins, selon le Bureau, ont été victimes d’attaques dans cette région contre 841 dans le bassin somalien en 2012. En 2014, les statistiques maritimes indiquaient 41 cas de piraterie dans le Golfe de Guinée dont trois en Côte d’Ivoire.
« L’impact global de ces actes de piraterie pourrait atteindre environ 1000 milliards de FCfa », déclarait Daniel Kablan Duncan, alors Premier ministre. Abroulaye Fofana va loin en parlant de « plusieurs milliards de dollars ». L’Etat, ayant compris la menace, ne cesse de renforcer les capacités tant sur le plan juridique qu’opérationnel de ses administrations dont la marine nationale, sans oublier la mise en place d’un Secrétariat permanant du comité interministériel de l’action de l’Etat en mer, dont les activités sont coordonnées par le chef du gouvernement.