Face aux menaces récurrentes de sécurité maritime dans le Golfe de Guinée au cours de ces dernières années, la Communauté maritime africaine et internationale s’est mobilisée pour apporter la riposte la plus efficace possible.
Ainsi, plusieurs instruments ont été adoptés dans cette optique au niveau régional, continental et international. Les plus pertinents sont notamment :
– les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la piraterie et les vols à main armée à l’encontre des navires marchands (Résolution n° 2018 du 31 octobre 2011 et Résolution n°2039 du 29 février 2012) ;
– la stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans – horizon 2050 (Stratégie AIM 2050), adoptée le 06 décembre 2012 ;
– les résolutions du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de Yaoundé de la CEEAC, de la CEDEAO et de la Commission du Golfe de Guinée sur la sûreté et la sécurité maritimes dans le Golfe de Guinée du 25 juin 2013 ;
– la stratégie de sécurisation des intérêts vitaux en mer des Etats membres de la CEEAC du 24 octobre 2009 ;
– la stratégie maritime intégrée de la CEDEAO adoptée en mars 2014
– la résolution No 193/12/03 de l’OMAOC adoptée à LUANDA (ANGOLA) le 31 octobre 2003 sur la sécurité maritime en Afrique de l’Ouest et du Centre, en particulier la mise en place d’un Réseau sous-régional intégré de garde-côtes;
– la stratégie de l’Union Européenne pour le Golfe de Guinée adoptée en mars 2014;
– la Déclaration du Sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique adoptée le 7 décembre 2013, pour ne citer que ceux-là.
Pour une lutte efficace contre les actes criminels transfrontaliers commis dans le domaine maritime, l’ensemble de ces initiatives ont recommandé de mettre l’accent sur la coopération pour la formation et le renforcement des capacités des administrations et de toute autre entité privée ou publique ayant des compétences ou des activités en mer.
En effet, la question de la formation des personnels civils et militaires en matière de lutte contre les phénomènes d’insécurité maritime est cruciale. En raison de plusieurs facteurs, les administrations des Etats du Golfe de Guinée ne disposent pas toujours des connaissances appropriées pour traiter avec efficacité les problématiques de la sécurité et de la sûreté maritimes.
Pour combler ce déficit au niveau des Etats du Golfe de Guinée, l’Etat de Côte d’Ivoire, en conformité avec les Résolutions du Sommet de Yaoundé, a inscrit dans sa Stratégie Nationale de l’Action de l’Etat en Mer la création d’un institut à vocation interrégionale, dédiée à la formation et au renforcement des capacités en matière de sécurité et de sûreté maritimes.
Ainsi, avec le soutien de partenaires clés comme la France, les USA, l’Union Européenne et l’Organisation Maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC), la Côte d’Ivoire a sollicité du Conseil d’Administration de l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) la création à l’ARSTM de l’Institut de Sécurité Maritime Interrégional, en abrégé ISMI.
L’ISMI va mettre en œuvre trois (03) programmes de formation :
– Formation de courte durée variant de 5 à 21 jours ;
– Formation de durée intermédiaire variant de un à deux (02) mois ;
– Formation de longue durée sous forme d’un Master en Sécurité et Sûreté maritimes.
Les thématiques développées concernent essentiellement :
– Sûreté maritime (Piraterie, vols à main armée, lutte contre les trafics illicites)
– Sécurité maritime
– Pêche illicite
– Protection de l’environnement marin
– Gestion des crises et coordination des moyens
PRESENTATION ISMI
Vision :
Promouvoir dans le Golfe de Guinée un espace maritime sûr, sécurisé, propre et durable au service du développement économique et humain par la formation des Administrations compétentes en mer.
Missions
L’Institut a pour mission d’assurer la formation et le renforcement des capacités des cadres civils et militaires des administrations et entités privées ayant des compétences ou des activités en mer, en vue de conduire en toute efficacité les missions de sécurité, de sûreté maritimes et de protection du milieu marin.
L’institut a également pour vocation de promouvoir la recherche dans le domaine de la sécurité, de la sûreté maritimes et de la protection du milieu marin.
Statut
L’ISMI est un institut au sein de l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer. Il dispose du statut diplomatique et de l’autonomie financière et comptable.
Cible
En vertu du caractère interministériel de l’Action de l’Etat en Mer, la population cible de l’ISMI est constituée des personnels de niveau cadre exerçant au sein des entités public et privées ayant des compétences ou des activités en mer. Il s’agit notamment :
- des Administrations publiques (Affaires Maritimes, Douanes, Police, Gendarmerie, Pêches, Environnement marin, Hydrocarbures, Justice et juristes impliqués
dans le domaine maritime, Affaires étrangères, Autres, etc.) - des Forces militaires (Marines, Armée de l’Air, Forces terrestres)
- des structures parapubliques et privées (Ports, Armements, Compagnies maritimes, Compagnies de forage offshore, ONG, Autres)
- des Communautés privées maritimes.
L’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) est l’Institution régionale de formation maritime et industrielle des quinze (15) pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
C’est un organe spécialisé de l’Organisation Maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC) qui comprend vingt-cinq (25) Etats allant de la Mauritanie à l’Angola.
L’ARSTM a été construite par la Côte d’Ivoire avec l’aide de ses partenaires pour un coût d’environ 30 millions de dollars (16 Milliards de FCFA). Elle s’étend sur une superficie de trente-trois (33) ha.
L’accord de siège signé avec la Côte d’Ivoire lui confère le statut diplomatique.
Elle compte en son sein quatre (04) entités: deux écoles supérieures, un centre d’apprentissage et un Institut de Formation stratégique.
L’École Supérieure des Transports Maritimes (ESTM) chargée de la formation des cadres moyens et supérieurs sédentaires des entreprises auxiliaires des transports maritimes.
L’École Supérieure de Navigation (ESN) spécialisée dans la formation des personnels navigants (officiers supérieurs) de la marine marchande et des techniciens supérieurs en maintenance industrielle.
Le Centre d’Enseignement et d’Apprentissage Maritime (CEAM) qui forme les officiers subalternes et les équipages des services pont et machine et de la pêche.
L’Institut de Sécurité Maritime Interrégional (ISMI) chargé du renforcement des capacités des personnels cadres civils et militaires des administrations, des ports et de toute autre structure ayant des compétences en mer, des Etats du Golfe de Guinée.
Le Conseil d’Administration de l’ARSTM est composé des Ministres en charge de la Marine Marchande des huit (08) pays signataires du Protocole de Fonctionnement à savoir: Bénin, Burkina Faso, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Togo, la République Démocratique du Congo et de l’OMAOC.
- La Présidence du Conseil d’Administration est assurée par le Gabon;
- La Direction Générale est assurée par la Côte d’Ivoire;
- La Direction Générale Adjointe est assurée par le Congo;
- Le Contrôle de Gestion est assuré par le Bénin ;
- Le Commissariat aux Comptes est assuré par un Cabinet d’Audit International;
- La gestion quotidienne est faite par un Comité de Direction selon un PLAN STRATÉGIQUE dont la vision est: « faire de l’ARSTM à l’horizon 2019, une Institution de référence au cœur des enjeux maritimes mondiaux. »